Rénover sans casser, le rêve absolu pour éviter la poussière et les chantiers interminables, pas vrai ? Le carrelage sur carrelage semble alors la solution miracle… jusqu’à ce que les premiers carrelage sur carrelage inconvénients se révèlent : surépaisseur qui bloque les portes, risques de fissures à cause des défauts cachés de l’ancien sol, ou encore l’humidité piégée qui ronge la solidité de la pose.
Derrière cette méthode alléchante, un défi technique se profile, mêlant ajustements coûteux et durabilité incertaine. Découvrez ici pourquoi ce raccourci peut vite devenir un détour par un chantier bien plus lourd que prévu.
Table des matières
Poser du carrelage sur du carrelage : la fausse bonne idée ?
Rénover sa cuisine ou sa salle de bain sans tout casser, le rêve, non ? La poussière, les gravats, le bruit… on aimerait bien s’en passer. La pose d’un nouveau carrelage sur l’existant semble alors une solution miracle : gain de temps, économies, moins de désordre.
Mais attention, cette solution en apparence si simple peut vite tourner au casse-tête. Les carrelage sur carrelage inconvénients sont nombreux, et mieux vaut en prendre conscience avant de se lancer tête baissée.
Imaginons un instant : vous sautez sur l’opportunité de rénover sans chantier lourd. Vous installez vos nouveaux carreaux, fier·e du résultat… jusqu’à ce que les premiers problèmes apparaissent. Un sol qui craque, une porte qui coince, des moisissures sous la surface…
Autant d’écueils qu’on aimerait éviter. Dans cet article, je vous dévoile pourquoi cette méthode, malgré ses atouts, peut devenir un parcours du combattant si elle n’est pas maîtrisée.
Parce que chaque décision mérite d’être éclairée, je vous invite à explorer avec moi les pièges à éviter. En fin de lecture, vous serez paré pour choisir entre rénovation express et chantier complet, sans mauvaise surprise.
Le principal inconvénient : la surépaisseur et ses conséquences en cascade
Lorsqu’on opte pour une pose de carrelage sur un support existant, la surépaisseur est un problème majeur à ne pas sous-estimer. En ajoutant l’épaisseur de la colle (environ 5 mm) et celle du nouveau carrelage (8 à 12 mm en moyenne), vous augmenterez le sol de 1,3 à 1,7 cm. Ce détail peut transformer un projet simple en véritable parcours du combattant.
Adieu les portes qui ferment !
La surépaisseur rend les portes incompatibles avec le nouveau niveau du sol. Pourquoi ? Parce que même un centimètre peut empêcher un battant de fermer correctement. La solution ? Raboter les portes, mais cela génère de la poussière et annule un des avantages supposés : éviter les travaux. Un comble quand on voulait justement éviter les désagréments !

Plinthes et seuils de porte : le casse-tête des ajustements
Les plinthes, quant à elles, deviennent obsolètes. Le nouveau carrelage arrive plus haut, laissant un décalage disgracieux. Résultat : il faut les retirer et les remplacer, ou les recouvrir. Les seuils de porte posent aussi problème : une différence de niveau de seulement 1-2 cm peut devenir un obstacle esthétique et sécuritaire. Voici ce qui attend le bricoleur :
- Le rabotage systématique de toutes les portes de la pièce.
- La dépose et la repose (ou le remplacement) des plinthes.
- L’ajustement ou le remplacement des seuils de porte pour gérer la différence de niveau.
- La potentielle nécessité de rehausser certaines prises électriques ou interrupteurs proches du sol.
Un décalage esthétique et des problèmes d’intégration
Imaginez vos meubles de cuisine intégrés, parfaitement alignés… jusqu’à ce que la surépaisseur du sol casse cet équilibre. Les éléments fixes, comme les sanitaires ou les douches à l’italienne, en souffrent aussi. Dans ces dernières, une mauvaise gestion de la pente due à l’épaisseur ajoutée risque de compromettre l’écoulement de l’eau. Autant d’écueils qu’on aimerait éviter, non ?
Les dangers cachés sous l’ancien carrelage : une bombe à retardement
Poser du carrelage sur un support défectueux, c’est comme construire une maison sur du sable mouvant : tôt ou tard, la structure s’effondre. Le carrelage ne répare pas les défauts sous-jacents, il les masque temporairement.
Une fissure dans la chape, un carreau qui sonne creux, ou une humidité piégée deviennent des failles invisibles, prêtes à compromettre votre nouveau revêtement. Mieux vaut donc inspecter rigoureusement l’ancien sol avant de superposer une nouvelle couche.
Le test crucial : les carreaux qui sonnent creux
Tapez légèrement sur chaque carreau avec le manche d’un tournevis. Un son clair signifie une bonne adhérence, mais un son creux trahit un vide entre le carreau et la chape. Ce défaut, souvent dû à un manque de colle ou à des mouvements du bâtiment, est un défaut rédhibitoire.
Un carreau mal fixé entraînera le nouveau revêtement dans sa chute, provoquant fissures ou décollements. En salle de bain, cela accélère aussi les infiltrations d’eau.

Planéité parfaite exigée, sinon rien !
Un sol irrégulier est une garantie de désastre. La colle ne comble pas les bosses ou les creux de plus de 2 mm. Un défaut de planéité se transmettra au nouveau carrelage, surtout avec des formats modernes de 60×60 cm ou plus. Une dénivellation de 5 mm force une rénovation complète de la chape, faute de quoi votre sol craquera en quelques mois. Imaginez un puzzle : si les pièces ne s’emboîtent pas parfaitement, le tableau final est bancal.
L’humidité, l’ennemi invisible mais redoutable
Recouvrir un carrelage humide, c’est sceller un piège à moisissures. L’eau coincée entre les deux couches ne s’évapore pas, créant un terrain propice aux champignons et à la dégradation des joints. Dans les pièces humides, ce risque est multiplié. Une odeur de moisi, des taches blanchâtres (salpêtre) ou un sol froid sont des signaux d’alarme. Sans traitement, l’humidité fragilise la colle et réduit la durée de vie du sol à quelques années.
Les contraintes techniques et structurelles souvent oubliées
Le poids : votre plancher peut-il le supporter ?
Un carrelage en grès cérame pèse environ 20 kg/m², voire 25 kg/m² avec la colle. Poser un nouveau carrelage sur l’existant double cette charge. Sur une dalle béton, cela passe. Mais à l’étage, surtout avec des planchers anciens en bois, le risque est réel : déformations, fissures, voire effondrement. Une palette de 50 m² pèse une tonne, alors imaginez cette masse doublée sur un plancher fragile.
La norme de charge d’exploitation pour un plancher bois est d’environ 150 kg/m². Si la surface dépasse 20 m² ou si le plancher semble fragile, consultez un professionnel. Mieux vaut investir 200 € pour une expertise que de regretter une économie malvenue. Une solive mal dimensionnée peut céder, surtout si les solives sont espacées de plus de 40 cm.
Chauffage au sol : attention à la perte de performance
Le carrelage conduit bien la chaleur, mais deux couches augmentent l’inertie thermique. Résultat : un chauffage plus lent et moins réactif. Imaginez un radiateur qui tarde à chauffer, sauf que l’énergie consommée reste la même. La résistance thermique totale du revêtement est cruciale : un revêtement épais ralentit la diffusion de la chaleur.
Cette inertie entraîne une surconsommation de 20 à 30 %, selon les études. Les systèmes électriques à câbles chauffants sont sensibles : chaque millimètre d’épaisseur réduit leur efficacité. La solution ? Retirez l’ancien carrelage avant d’en poser un nouveau. Vérifiez aussi les recommandations du fabricant : certains limitent l’épaisseur totale à 20 mm maximum. Votre confort et votre facture vous remercieront.

Tous les carrelages ne se valent pas : les inconvénients selon votre choix
Poser du carrelage sur un support existant, c’est comme construire sur du sable : la simplicité trompe. Le type choisi multiplie les risques. Un carrelage collé mal adapté à un sol irrégulier peut provoquer des fissures, même avec un primaire d’accrochage.
Type de carrelage | Inconvénients spécifiques | Niveau de risque |
---|---|---|
Carrelage traditionnel (collé) | Ajoute du poids et de la surépaisseur. Nécessite un support parfait (nettoyage, ponçage, primaire). Un défaut de planéité entraîne fissures ou décollements. | Élevé si le support est défectueux. |
Carrelage slim | Coûteux et fragile. Un défaut de planéité (moins de 3 mm) peut causer des cassures. Résistance réduite aux chocs, surtout sous les meubles lourds. | Très élevé (risque de casse). |
Carrelage clipsable | Provoque un « effet tambour » (bruit). Stabilité réduite sous les meubles lourds. Découpes complexes autour des tuyaux ou murs. | Modéré, mais confort d’usage limité. |

Aucun choix n’est sans défaut. Le collé exige un support irréprochable, le slim reste fragile malgré sa légèreté, le clipsable sacrifie le confort sonore. Un défaut minime devient un problème majeur : fissures, bruits, détérioration accélérée.
Évaluez bien les options. Le clipsable révèle les défauts cachés. Le slim, bien que pratique pour éviter la surépaisseur, nécessite une planéité parfaite, souvent obtenue via un ragréage coûteux. Une erreur ici, c’est des réparations coûteuses demain.
Alors, on se lance ou on démolit ? Le verdict pour un projet bien ficelé
Après avoir passé en revue tous ces écueils, la question demeure : faut-il se lancer ?
Techniquement, poser du carrelage sur un existant est réalisable, mais les conditions idéales sont rarement au rendez-vous en rénovation. Ce que j’applique moi-même, c’est la prudence avant tout. Les économies d’efforts et de budget à court terme peuvent vite se transformer en coûts bien plus lourds à long terme si des problèmes émergent : fissures, décollement, inégalités.
Voici votre check-list des feux rouges. Si ne serait-ce qu’un seul point est coché, la dépose devient incontournable :
- Un ou plusieurs carreaux sonnent creux
- Le sol n’est pas parfaitement plat (vérifié avec une grande règle de maçon)
- L’ancien carrelage présente des fissures ou des signes d’usure importants
- Vous êtes dans une pièce humide avec des doutes sur l’étanchéité passée
- Vous avez un chauffage au sol : l’ajout d’une couche peut perturber la diffusion de la chaleur, créant des points froids ou nécessitant un réajustement de la température
- Vous êtes à l’étage d’un bâtiment ancien et la surface est grande
En rénovation, la préparation est la clé. Prendre le temps de repartir sur une base saine et propre n’est jamais du temps perdu, c’est l’assurance d’un travail durable et d’une tranquillité d’esprit qui n’a pas de prix. Une fondation solide évite bien des maux, surtout quand il s’agit de carrelage qui doit tenir plusieurs années.
En rénovation, la pose de carrelage sur carrelage semble un raccourci pratique, mais elle dissimule des risques majeurs : surépaisseur, défauts structurels, humidité… Même avec des matériaux adaptés, les coûts cachés et réparations futures surpassent souvent les économies initiales. Pour un résultat durable, repartir sur une base saine reste préférable. La prudence paie à long terme !
Faq
Les principaux inconvénients de la pose d'un nouveau carrelage sur un carrelage existant
Poser du carrelage sur du carrelage, c’est un peu comme vouloir réparer une voiture rouillée en ajoutant des pièces neuves par-dessus… ça peut fonctionner, mais attention aux pièges ! Le principal souci, c’est la surépaisseur, qui peut vite devenir un vrai casse-tête. En ajoutant la colle (environ 5 mm) et le nouveau carrelage (8 à 12 mm), vous gagnez entre 1,3 et 1,7 cm en hauteur. Résultat ? Les portes ne ferment plus, les plinthes saillantes deviennent des défis esthétiques, et votre joli seuil de porte se transforme en marche traîtresse. Sans oublier que si votre sol n’était déjà pas parfaitement plan, la moindre bosse ou creux se répercute directement sur la nouvelle couche, surtout avec les grands formats à la mode.
Peut-on vraiment poser du carrelage sur un ancien carrelage au sol ?
Techniquement parlant, oui, mais à condition de vérifier quelques points cruciaux avant de se lancer. Imaginez-vous poser une maison sur des fondations fragiles… c’est pareil ! Votre ancien carrelage doit être d’abord inspecté au marteau léger : si certains carreaux sonnent creux, c’est un feu rouge. Ensuite, vérifiez sa planéité avec une règle de 2 mètres : l’idéal est moins de 3 mm de dénivelé pour un résultat durable. Et attention à l’humidité cachée dans les joints, surtout en salle de bain : elle pourrait se venger à long terme en détériorant la colle. Sans parler du risque de perte de performance du chauffage au sol, qui pourrait se transformer en gouffre énergétique.
Le carrelage clipsable, une bonne idée ou un vrai casse-tête ?
Le carrelage clipsable, c’est comme le « faire soi-même » du monde du carrelage : rapide, pas de colle, pas d’odeurs. Mais comme souvent, le confort a son revers de médaille. D’abord, ce système peut créer un « effet tambour » qui transforme chaque pas en concert de batterie… pas top pour l’ambiance zen ! Ensuite, sa stabilité est moindre par rapport à une pose traditionnelle, surtout dans les grandes pièces. Et cerise sur le gâteau, les raccords avec les murs deviennent un parcours du combattant : les découpes précises sont indispensables sous peine de voir des lumières disgracieuses. Bref, c’est une solution rapide, mais à réserver aux petits espaces ou aux bricoleurs expérimentés.
Faut-il arracher l'ancien carrelage ou peut-on poser du neuf par-dessus ?
La grande question ! C’est un peu comme entreprendre un régime : mieux vaut connaître son point de départ. Si votre carrelage sonne creux par endroits, si la planéité est approximative, ou si vous sentez de l’humidité coincée, alors là, c’est clair : direction la démolition. C’est l’équivalent du « nettoyage en profondeur » avant une nouvelle cure. Par contre, si votre support est sain, bien collé et bien plat, vous pouvez économiser du temps et de la poussière. Mais attention, c’est comme faire un lifting sans toucher aux fondations : l’ancien défaut ressortira toujours. Et pour les grandes surfaces ou les étages fragiles, le poids en plus pourrait bien devenir un cauchemar structurel.
Comment vérifier si son ancien carrelage peut accueillir un nouveau revêtement ?
C’est l’étape d’inspection, un peu comme un bilan de santé avant d’embarquer pour un long voyage. Sortez votre tournevis et tapotez chaque carreau : si certains sonnent creux, c’est déjà un signal d’alarme. Ensuite, prenez une règle de 2 m et faites-lui faire un petit tour du propriétaire : si les écarts dépassent 3 mm, mieux vaut revoir le support. Et pour finir, l’humidité cachée dans les joints ? Un fléau silencieux ! Avec un hygromètre, vérifiez que votre sol est bien sec. Et si vous êtes dans une pièce humide ou un plancher chauffant, là, autant dire que les exigences deviennent drastiques. En résumé, si votre carrelage existant est un roc, vous êtes paré. Sinon, mieux vaut revoir les bases pour éviter les mauvraies surprises.