Vous en avez marre des mauvaises herbes qui transforment votre jardin en parcours du combattant ? Le chlorate de soude, autrefois roi du désherbage, est désormais interdit en raison de ses risques pour la santé et l’environnement.
Découvrez dans cet article pourquoi ce produit puissant est tombé en désuétude et quelles alternatives écologiques et légales vous permettront de reprendre le contrôle de vos espaces verts sans compromettre votre sécurité ni celle de la planète.
Table des matières
Le chlorate de soude : un désherbant puissant mais interdit
Origine et composition du chlorate de soude
Le chlorate de soude, aussi appelé chlorate de sodium (NaClO3), est un sel inorganique composé de sodium, de chlore et d’oxygène. Sa structure cristalline blanche rendait ce produit très soluble dans l’eau.
Produit industriellement par électrolyse de chlorure de sodium, ce composé était concentré jusqu’à 95% avant son interdiction. L’ajout d’acide chlorhydrique et de dichromate permettait d’optimiser le rendement. Les cristaux obtenus se présentaient sous forme de poudre blanche.

Pourquoi le chlorate de soude a été interdit
L’Union européenne a interdit ce désherbant en 2008 pour sa toxicité. L’EFSA a démontré qu’il affectait la thyroïde en inhibant l’absorption de l’iode. Cette décision s’applique à tous les États membres.
Date | Événement réglementaire | Impact/conéquence |
---|---|---|
Avant évolution réglementaire | Commercialisation possible à très haute concentration | Produit disponible à plus de 95% de NaClO3, très dangereux |
Période précédant l’interdiction | Réduction de concentration autorisée | Taux abaissé à 60% de NaClO3 pour limiter les risques |
10 novembre 2008 | Décision de la Commission européenne n° 2008/865/CE | Non-inscription du chlorate à l’annexe I de la directive 91/414/CEE |
Novembre 2008 | Interdiction de la commercialisation en UE | Arrêt de la vente du chlorate de soude comme désherbant |
31 décembre 2009 | Date limite de retrait des produits existants | Fin de la disponibilité des stocks de produits phytopharmaceutiques |
Janvier 2010 | Interdiction pleine et entière en France | Application stricte de l’interdiction européenne sur le territoire français |
Dates ultérieures | Extension de l’interdiction | Interdiction étendue à l’utilisation dans la pyrotechnie en Europe |
Aujourd’hui, son usage est prohibé dans l’UE, avec des restrictions similaires en Suisse et Canada. Certains pays comme l’Inde ou le Brésil l’autorisent encore pour des applications industrielles mais sous contrôles stricts. En France, sa possession illégale expose à des amendes et sanctions pénales.
Les risques pour la santé et l'environnement
Exposer aux risques sanitaires est important. L’ingestion provoque des intoxications graves chez les animaux. Le contact cutané entraîne brûlures et irritations. L’inhalation de poussières irrite les voies respiratoires.
Les sols gardent longtemps sa trace. Le lessivage par les pluies l’entraîne dans les nappes phréatiques. Sa persistance nuit à la biodiversité avec une action sans sélectivité. Il détruit tout végétal sur son passage.

Les risques d'explosion et accidents recensés
Produit chimique réactif, ce composé déclenche des explosions en contact avec matières combustibles. Les mélanges avec substances organiques génèrent réactions thermiques violentes.
Voici les principaux accidents liés au chlorate de soude documentés ou déduits de sa dangerosité :
- Explosions industrielles liées à sa forte concentration initiale supérieure à 95%
- Réactions dangereuses lors de mélanges accidentels avec des substances combustibles
- Accidents domestiques par utilisation inappropriée en pyrotechnie artisanale
- Contamination croisée avec d’autres produits chimiques entraînant des réactions exothermiques
Le chlorate de soude possède des propriétés oxydantes extrêmes. L’apport de chaleur ou le mélange avec matières organiques déclenchent réactions explosives. Ces mécanismes imposent sa manipulation par professionnels formés, d’où l’interdiction d’usage amateur.
Comment le chlorate de soude était utilisé comme désherbant
Méthodes d'application et dosages historiques
Autrefois, le chlorate de soude s’appliquait en poudre ou en solution. On le pulvérisait sur les allées, terrasses et cours. Le dosage courant : 10g par litre d’eau pour une action durable de 3 à 6 mois.
Désherbant | Mode d’application | Durée d’efficacité | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|---|---|
Chlorate de soude | Poudre ou solution aqueuse | 3 à 6 mois | Efficace sur toutes les mauvaises herbes | Toxique pour la vie du sol |
Glyphosate | Pulvérisation foliaire | 1 à 3 mois | Moins persistant dans l’environnement | Effet sélectif limité |
Acide pélargonique | Application directe | 2 à 4 semaines | Biodégradable | Effet moins durable |
Chlore ménager | Épandage | 1 à 2 mois | Coût très bas | Corrosif pour les surfaces |
Sel de déneigement | Répandage | 2 à 3 mois | Facile à utiliser | Salinisation du sol |
Le chlorate de soude agissait par contact et racines. Il était utilisé pour les pommes de terre, les terrasses et les souches d’arbres. Malgré son efficacité, sa persistance dans le sol pouvait causer des dommages collatéraux aux cultures avoisinantes.

Contexte d'utilisation et action sur les végétaux
Le chlorate de soude s’appliquait sur les graviers, entre les dalles et dans les jardins. Il détruisait toutes les herbes indésirables. Son action générale pouvait éliminer le liseron, le chardon du Canada ou le chiendent grâce à son système racinaire.
Le chlorate de soude agissait sur les feuilles et les racines. En pénétrant la cuticule, il provoquait la mort cellulaire. Absorbé par le sol, il était transporté via le xylème. Son effet stérilisant durait plusieurs mois, détruisant même les souches arboricoles en étant versé directement dans les troncs.
Les alternatives écologiques et légales pour désherber efficacement
Les désherbants chimiques autorisés
Plusieurs désherbants chimiques sont légalement disponibles dans les jardineries. On trouve notamment des produits à base d’acide pélargonique ou de glyphosate, ce dernier étant sous surveillance constante.
L’acide pélargonique agit par contact en brûlant les tissus végétaux. Le glyphosate, quant à lui, est un herbicide systémique qui pénètre dans les tissus et détruit toute la plante. Le cuivre et le soufre sont autorisés dans certains contextes professionnels. Chacun présente des avantages et des limites propres à connaître.
Les solutions naturelles et écologiques
Les alternatives naturelles offrent des solutions accessibles à tous. L’eau bouillante détruit les mauvaises herbes par choc thermique. Le vinaigre blanc, utilisé pur ou dilué, agit comme brûleur de feuilles.
- Vinaigre blanc + sel + eau : 5L d’eau + 1kg sel + 200ml vinaigre blanc pur
- Eau bouillante : Utiliser l’eau de cuisson des pâtes/pommes de terre pour un choc thermique
- Bicarbonate de soude : 70g de poudre diluée dans 1L d’eau bouillante
- Vinaigre blanc pur : Appliquer directement au pulvérisateur avec quelques gouttes de liquide vaisselle
- Solution sel concentré : 1kg de sel fin dans 10L d’eau pour les surfaces larges
Ces solutions ne détruisent que les parties aériennes des plantes. Le vinaigre blanc peut altérer l’équilibre du sol. Le sel peut rendre la terre stérile. Le bicarbonate de soude modifie le pH. Leur efficacité est limitée aux jeunes pousses.

Les méthodes mécaniques et préventives
Le désherbage mécanique reste une solution propre. Le binage avec un outil à dents détruit les jeunes pousses. L’arrachage manuel élimine les racines. Le paillage étouffe les graines avant germination.
Le paillage organique empêche la germination des mauvaises herbes. Les plantes couvre-sol concurrencent naturellement les adventices. L’organisation des espaces extérieurs limite les zones propices à la pousse anarchique des herbes indésirables.
Conseils pratiques pour un désherbage efficace et respectueux
Choisir la bonne méthode selon le contexte
Pour une allée gravillonnée, le vinaigre blanc pur ou l’eau bouillante offrent une solution immédiate. Sur de grandes surfaces, le paillage ou l’acide pélargonique restent efficaces. En présence de cultures, mieux vaut opter pour des méthodes mécaniques.
Proximité d’un potager ? Évitez les produits chimiques. Le désherbage manuel avec une binette ou un couteau désherbeur préserve vos légumes. En bord de plan d’eau, préférez les méthodes physiques comme le râteau. Avec des enfants dans les parages ? Le vinaigre blanc dilué est sans danger.

Timing et fréquence optimaux pour désherber
Le désherbage printanier prévient les repousses. L’automne reste idéal pour les traitements préventifs. Évitez les arrosages ou pluies : un sol sec absorbe mieux les solutions naturelles. La chaleur estivale rend les herbes fragiles au vinaigre blanc.
Interdit en Europe pour ses effets dévastateurs sur la santé et l’environnement, le chlorate de soude n’est plus une solution viable pour un désherbage durable. Privilégiez les alternatives légales et écologiques, comme l’acide pélargonique ou le vinaigre blanc, pour un jardinage sans compromis. Vos choix aujourd’hui façonneront un espace vert plus sûr et respectueux de demain.
FAQ
Quel désherbant radical est interdit en Europe ?
Le chlorate de soude, autrefois prisé pour son efficacité, est désormais interdit en Europe. Cette interdiction fait suite à la reconnaissance de sa toxicité pour la santé humaine et l’environnement, une décision actée en 2008 par l’Union Européenne.
D’autres substances, comme le flufénacet (un PFAS), ont également été interdites plus récemment, tandis que le glyphosate reste autorisé sous conditions strictes. Cette évolution réglementaire souligne une prise de conscience croissante des risques liés aux herbicides chimiques.
Comment le chlorate de soude agissait-il ?
Le chlorate de soude agissait de manière systémique et par contact. Il était rapidement absorbé par les plantes, à la fois par les racines et les feuilles, entraînant la mort cellulaire. Son fort pouvoir oxydant perturbait les fonctions vitales de la plante.
En conséquence, la plante subissait des dommages importants, notamment au niveau des feuilles, ce qui pouvait même provoquer leur chute. Sa toxicité était bien supérieure à celle du sel de table, ce qui en faisait un désherbant redoutablement efficace, mais aussi dangereux.
Quels sont les effets du chlorate sur l'organisme ?
Le chlorate de soude est toxique pour plusieurs organes, notamment le système digestif, le sang et les reins. Une ingestion importante peut provoquer rapidement des vomissements, de la diarrhée et des douleurs abdominales, accompagnés de faiblesse et de difficultés respiratoires.
À long terme, une exposition même faible peut perturber l’absorption de l’iode par la thyroïde, avec des conséquences potentielles sur la croissance et le développement, en particulier chez les enfants. L’EFSA a donc fixé une dose journalière tolérable très basse pour limiter les risques liés à cette substance.
La soude caustique est-elle une alternative ?
La soude caustique (hydroxyde de sodium) peut être utilisée comme herbicide pour certaines applications spécifiques, comme le contrôle des racines d’arbres dans les égouts. Elle est également utilisée comme fongicide, algicide et désinfectant.
Cependant, elle est corrosive et irritante pour la peau, les yeux et les muqueuses. Son utilisation nécessite donc des précautions importantes, notamment le port de protections adaptées. De plus, elle peut avoir des effets néfastes sur l’environnement si elle est mal utilisée, d’où l’importance de suivre scrupuleusement les instructions d’étiquetage.
Où trouver des alternatives au chlorate de soude ?
Plusieurs alternatives au chlorate de soude existent, bien que leur efficacité puisse varier. Le glyphosate est souvent cité pour les grandes surfaces, mais son utilisation est controversée. Le sel de cuisine ou de déneigement peut également être utilisé, surtout sur les jeunes pousses, mais il risque de saliniser le sol.
D’autres produits comme le Pathclear peuvent être envisagés, bien que leur efficacité semble avoir diminué avec le temps. L’Ammonium Sulphamate, autrefois utilisé pour détruire les souches, est maintenant vendu comme accélérateur de compost. Il est crucial de choisir l’alternative la plus adaptée à la situation, en tenant compte des avantages, des inconvénients et des impacts environnementaux de chaque option.