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5 erreurs fréquentes des propriétaires bailleurs et comment les éviter

Le contexte actuel

Devenir propriétaire bailleur en 2025, c’est naviguer dans un environnement complexe. Les impayés de loyers ont explosé : 3,43% en Île-de-France et plus de 4% en province, contre moins de 1% avant COVID. La fraude aux dossiers locataires a bondi de 40% en un an, avec 10% des dossiers désormais falsifiés. Dans ce contexte, les erreurs de gestion peuvent coûter très cher.

Erreur n°1 : Choisir son locataire avec le cœur

C’est l’erreur la plus courante et la plus coûteuse. La sympathie d’un candidat ne garantit pas le paiement des loyers. La règle d’or reste incontournable : le locataire doit justifier de revenus stables représentant au moins trois fois le montant du loyer charges comprises.

Les documents essentiels à vérifier : trois derniers bulletins de salaire, contrat de travail avec ancienneté et type (CDI prioritaire), dernier avis d’imposition, justificatifs de domicile et pièce d’identité. L’important est la cohérence entre tous ces éléments.

Attention aux faux dossiers : contactez directement l’employeur pour confirmer les informations. Un simple appel au service RH peut vous éviter des mois d’impayés. Soyez vigilant sur la qualité des documents : logos nets, formats standards, dates cohérentes.

Exemple concret : Marc loue son T2 à 750€ à Élodie qui gagne 1 800€/mois (seulement 2,4 fois le loyer). Quatre mois plus tard, il se retrouve avec des impayés et sans GLI pour le couvrir.

Erreur n°2 : Négliger la régularisation des charges

Les provisions sur charges que verse votre locataire chaque mois sont une avance. Environ 80% des charges de copropriété sont récupérables. Une fois par an, vous devez calculer la différence entre provisions et dépenses réelles, puis établir un décompte détaillé à transmettre au moins un mois avant la date anniversaire.

L’oubli classique : la TEOM. La Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères figure sur votre avis de taxe foncière. Elle est entièrement récupérable auprès du locataire, mais beaucoup de propriétaires l’oublient pendant des années.

Exemple : Sophie paie 280€ de TEOM par an sans la réclamer à son locataire. Sur trois ans, elle perd 840€ qu’elle ne pourra jamais récupérer, la régularisation n’étant pas rétroactive.

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Erreur n°3 : Oublier de réviser le loyer

L’Indice de Référence des Loyers (IRL) permet d’ajuster le loyer chaque année pour suivre l’inflation. Avec une inflation qui a fortement grimpé en 2024-2025, ne pas appliquer cette révision vous fait perdre du pouvoir d’achat.

Le piège : la révision n’est jamais rétroactive. Si vous oubliez la date anniversaire du bail et vous en rendez compte trois mois plus tard, votre locataire ne vous doit rien sur les mois écoulés. Vous perdez une année complète de révision.

Conditions indispensables : une clause de révision doit figurer dans le bail, et vous devez respecter le timing à la date anniversaire exacte. Sans clause, le loyer reste bloqué pendant toute la durée du contrat.

Conseil pratique : notez la date anniversaire dans votre agenda avec une alerte deux semaines avant. Consultez l’IRL, calculez le nouveau montant et informez votre locataire par écrit.

Erreur n°4 : Rédiger un bail non conforme

Depuis 2015, la loi Alur impose un modèle de bail standardisé pour les locations vides. Utiliser un ancien modèle vous expose à des risques : annulation de clauses, réduction de loyer imposée, procédures compliquées.

La surface habitable : règle des 5%. Si la surface réelle est inférieure de plus de 5% à celle indiquée dans le bail, le locataire peut exiger une réduction proportionnelle avec effet rétroactif jusqu’à 5 ans.

Exemple : Pierre indique 52 m² alors que l’appartement fait 48 m² (écart de 7,7%). Son locataire obtient un remboursement de 1 200€ sur deux ans de loyers versés.

Les clauses abusives à éviter : interdiction d’animaux de compagnie (sauf chiens dangereux), interdiction de fumer, interdiction d’accrocher des tableaux, obligation de refaire les peintures… Toutes ces clauses sont juridiquement nulles et peuvent affaiblir votre position en cas de litige.

Les annexes obligatoires : état des lieux détaillé, diagnostics immobiliers (DPE, amiante, plomb, risques naturels), notice sur les charges récupérables et réparations locatives. Si votre locataire a des garants, ils doivent aussi recevoir une copie du bail et de ses annexes.

Erreur n°5 : Mal gérer les impayés et les responsabilités

Le protocole strict de relance : dès 24h de retard (J+1), première relance amiable par SMS et email. À J+5, deuxième relance. À J+10, troisième relance plus lettre simple, avec première relance aux garants. À J+15, quatrième relance avec appel téléphonique. À J+20, mise en demeure par lettre recommandée avec AR au locataire et aux garants.

Pourquoi c’est crucial : cette mise en demeure documentée est indispensable pour déclencher votre assurance GLI (Garantie Loyers Impayés). Et dans un contexte où les retards augmentent, de nombreux bailleurs choisissent désormais une assurance loyers impayés complète pour bailleurs afin de sécuriser leurs revenus et éviter les pertes financières en cas de litige.

Exemple : Julie attend 25 jours avant de réagir. Quand elle veut déclencher sa GLI, l’assureur refuse : pas de protocole respecté, pas de justificatifs. Elle perd 2 400€ sur trois mois d’impayés.

Réparations : qui paie quoi ? Vous êtes responsable des grosses réparations qui maintiennent le logement habitable (remplacement chauffe-eau, tuyauterie, gros travaux). Le locataire assure l’entretien courant et les petites réparations locatives (détartrage chauffe-eau, joints de robinet, menues réparations).

L’état des lieux d’entrée détaillé est votre meilleur allié. Plus il est précis, moins vous aurez de contestations au départ du locataire.

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